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Des soutenances :
Avellaneda, Morgane, Chateaubriand écrivain de presse : action et réaction médiatiques, Université de Lyon - Saint-Etienne
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Baudoin (Sébastien), Poétique du paysage dans l'oeuvre de Chateaubriand, Université de Clermont-Ferrand.
CATEL (Olivier), Peinture et esthétique religieuse dans l'oeuvre de Chateaubriand, sous la direction de Laurence Richer. Thèse de doctorat soutenue à l'Université Jean Moulin - Lyon III, le 21 octobre 2007.
Cervi (Alessandro), L'Orient au XIXe siècle dans les récits de voyage: Images et mirages de l'altérité, IULM Milan.
FERRYS MOUKETE (Ferdinand), Le discours satirique dans les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, thèse soutenue en 2011 à l’Université Paris-Est, sous la direction de Francis Claudon. Cette thèse propose une lecture de l’œuvre monumentale de Chateaubriand, les Mémoires d’outre-tombe, à propos du thème de la satire comme genre littéraire et comme tonalité d’écriture.
GALLO Pierino, L'intertexte épique moderne dans la théorie et la pratique de l'épopée chez Chateaubriand, thèse soutenue le 20 avril 2012 à l'université de Salerne, sous la direction d'Anna Maria Laserra et Jean-Marie Roulin.
GREGORI (Elisa), « Un Pausanias à la main ». Chateaubriand archéologue et antiquaire, Thèse de doctorat en Romanistique, soutenue le 6 avril 2006, sous la direction du Professeur Patrizio Tucci, Université de Padoue, 251 p.
LAGARDERE (Lucie), Écritures de crises, poétiques du devenir : imaginer l’histoire par la littérature dans les proses romantiques de Foscolo, Chateaubriand et Coleridge (1789-1815).
LEE (Soon-Hee), Les Œuvres complètes de Chateaubriand : une histoire éditoriale, sous la direction de Gérard Gengembre, Thèse soutenue le 28 mai 2010 à l’Université de Caen, 527 ff.
MOORE (Fabienne), The Emergence of the Prose Poem in Eighteenth-Century France from Fénelon to Chateaubriand , New York University 2001 (voir : Dissertation Abstracts, Section A : The Humanities and the Social Sciences , 61, n° 12, juin 2001, p. 4763).
MOREL (Anne-Sophie), Chateaubriand et la violence de l'histoire dans les Mémoires d'outre-tombe, sous la direction de Laurence Richer. Thèse de doctorat soutenue à l'Université Jean Moulin - Lyon III, le 4 octobre 2007.
PIVA (Marika), La parole redite. Formes et fonctions de la citation dans les Mémoires d'outre-tombe, Thèse de doctorat en Romanistique, soutenue en 2005, sous la direction de Patrizio Tucci, Université de Padoue.
RITZ (Olivier), Les métaphores naturelles dans le débat sur la Révolution de 1789 à 1815, sous la direction de Michel Delon, Université Paris-Sorbonne.
ROMANO (Cristina), La rappresentazione del paesaggio tra letteratura e pittura nelle prime opere di Chateaubriand, Thèse en cotutelle sous la direction du Prof. Aurelio Principato (Université IULM, Milan) et de la Prof. Béatrice Didier (Université de Paris 8 et École Normale Supérieure, Paris), soutenue le 14 décembre 2006, 494 p.. · Texte en italien, suivi d'un résumé en français (pp. 353-444) : La représentation du paysage entre littérature et peinture dans les premières œuvres de Chateaubriand.
ROSSET (Caroline), Le Sourire de René. Comique, humour et ironie dans les récits de Chateaubriand, 350 ff. Thèse soutenue à l’Université de Neuchâtel, le 29 juin 2011, sous la direction du Professeur Daniel Sangsue.
SALICETO (Elodie), Néoclassicismes littéraires. La représentation de l’Italie et des enjeux estjhétiques, de Chateaubriand à Stendhal, sous la direction de Jean-Marie Roulin et d’Aurelio Principato (co-tutelle), thèse soutenue le 8 juillet 2010 à l’Université de Saint-Etienne, 698 ff.
WEBER-MAILLOT (Tatiana), Le Moyen Âge de Chateaubriand. Esthétique, éthique et idéologie , Thèse, Paris IV-Sorbonne, 2003.
WEILER (Christine), Les Formes brèves dans les Mémoires d'outre-tombe de François-René de Chateaubriand , sous la direction de Laurence Richer et de Volker Kapp (Université de Kiel). Thèse de doctorat soutenue à l'Université Jean Moulin - Lyon III, le 8 juillet 2005.
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THÈSE DE DOCTORAT
Anne-Sophie MOREL
Université Lyon III - Centre de recherche en littérature Jean Prévost
Sous la direction de Mme le Professeur Laurence RICHER (Paris XII)
Chateaubriand et la violence de l'histoire dans les Mémoires d'Outre-Tombe
Notre thèse se propose d'étudier la violence de l'histoire dans les Mémoires d'Outre-Tombe de François-René de Chateaubriand. La complexité de la notion de violence rend son analyse beaucoup plus intéressante que la simple étude d'un thème récurrent chez un auteur. Il nous a semblé que cette complexité même peut éclairer la lecture d'une œuvre complexe, rendre compte de sa structure, être utilisée comme un outil d'analyse. La nature protéiforme de ce phénomène rend la pluridisciplinarité de l'approche - entre littérature et histoire - indispensable. La violence informe en effet en permanence l'écriture des Mémoires et engage tout à la fois l'esthétique du mémorialiste et les lectures de la période retracée par son œuvre. Elle constitue un angle d'approche efficace pour cerner et affiner sa poétique, sa pensée esthétique et politique, et les structures de son imagination replacées dans une perspective historique - mentalités, mythologies, idéologies.
Cette interrogation sur la construction d'un imaginaire et d'une esthétique excède nécessairement le strict cadre des Mémoires , dans la mesure où les positions théoriques de Chateaubriand sont souvent plus fermement exprimées dans des textes antérieurs ou contemporains, le Génie du christianisme ou l' Essai sur la littérature anglaise , qui proposent un regard réflexif essentiel. Les œuvres de jeunesse - l' Essai sur les révolutions , René ou Les Natchez - permettent en outre de mettre en lumière l'évolution esthétique de l'auteur quant à la place faite à la violence et à ses modes de représentation.
La violence de l'histoire est un défi lancé au mémorialiste et le conduit à une évolution esthétique. Son irruption soudaine pose le problème de sa représentation et engage l'esthétique de Chateaubriand. Comment dire la violence, comment la montrer, et peut-on seulement le faire ? Une double approche gouverne ainsi les Mémoires qui oscillent entre ostension et suggestion de la violence, hyperbole et litote. Il est nécessaire d'étudier très précisément la violence dans son surgissement stylistique et narratologique car elle engage la construction même du récit, instaurant en un réseau obsédant, un jeu subtil de prolepses et d'analepses, de présence et d'absence, de dit et de non-dit ; cette dernière notion est elle aussi à préciser puisqu'elle recouvre divers degrés de suggestion, des figures d'atténuation au silence pur et simple. Les représentations de la violence, qui confrontent à l'indicible et à la monstration de ce qui n'est pas montrable, induisent une réflexion sur les fonctions, les limites et les pouvoirs du langage verbal.
L'esthétique mise en œuvre, en créant une tension entre implicite et explicite, témoigne de l'extension d'un imaginaire contribuant à ériger en mythe ce phénomène et ses incarnations. La violence révolutionnaire inaugure une déstabilisation et fonde l'ère moderne sur un refus de l'héritage, une perte de l'identité. Ce traumatisme, en instaurant une vacance politique, sociologique et ontologique chez le mémorialiste, se traduit dans son œuvre par un ensemble de mythèmes. L'étude de ce vivier d'images, nourri par la violence de l'histoire, permettra de mettre au jour les structures de l'imaginaire de Chateaubriand.
Les figurations de la violence, plurielles et complexes, construisent dès lors une vaste fresque qui transfigure les faits historiques pour leur conférer une signification nouvelle, révélatrice de l'idéologie de son auteur et de sa vision de l'histoire. Un travail précis sur les sources historiques de Chateaubriand s'impose alors. Ce dernier, ayant voulu faire œuvre d'historien dans les Mémoires , s'est appuyé sur une documentation abondante - mémoires de ses contemporains, témoignages. Si la critique a bien signalé certaines sources et quelques rapprochements formels, des études génétiques et historiques restent à faire. Il apparaît donc nécessaire de s'interroger sur le choix de ces documents, des passages retenus, de leur exploitation - mode d'inclusion dans le récit, mise en scène, réécritures - et de leur signification. La confrontation des Mémoires et de l'historiographie contemporaine permet en effet de souligner leur singularité et l'originalité de la position de leur auteur. Se pose dès lors pour Chateaubriand la question de la place et de la légitimité de la violence dans l'histoire et comme principe même de l'histoire. La violence mène t-elle à une fin du monde, où l'Histoire ne s'écrira plus, ou à une construction ? Régénération ou corruption, barbarie destructrice ou fondatrice, révolution du temps ou des hommes, quelle valeur accorder à la violence et quel sens lui conférer ? C'est à l'exploration d'une philosophie de l'histoire, point d'orgue de notre travail, que nous convie ainsi la violence.